Définition du dopage
Le dopage est une pratique qui consiste à absorber des substances ou user de méthodes visant à augmenter ses capacités physiques ou mentales
Historique
Le dopage est une pratique ancienne. Le premier cas moderne avéré remonte à 1865 : des nageurs à Amsterdam. À la même époque, le vin Mariani était conseillé aux sportifs. Il était « aromatisé » avec des feuilles de coca. Le premier mort à cause du dopage, Arthur Linton, le fut en 1896.
Produits et techniques dopantes par effet recherché
Les pratiques dopantes sont généralement complémentaires et associées les unes aux autres augmentant par la même occasion les risques et les inconnues quant aux effets à long terme du dopage sur la santé.
Pour modifier la morphologie
Les hormones de croissance permettent de jouer sur la morphologie du sportif dans les disciplines où la taille est déterminante (par exemple : basket-ball, volley-ball et natation). En RDA l'hormone de croissance était administrée très tôt dans la formation du sportif (à l'âge de 14 ans dans le cas de Petra Schneider, médaillée d'or du 400 m 4 nages en 1980).
Pour augmenter la force et la puissance musculaire
L'intérêt d'une masse musculaire plus importante semble évident : la puissance du sportif sera plus grande, ainsi que dans une certaine mesure sa résistance à l'effort.
Familles de produits permettant d'augmenter la masse musculaire :- les stéroïdes anabolisants produite par le laboratoire Balco) ;
- la créatine n'a aucun effet anabolisant ; elle n'est pas considérée comme un produit dopant, elle n'est pas interdite par les fédérations sportives, et est en vente libre dans les principaux pays européens, ainsi qu'aux États-Unis. Elle augmente la force musculaire de manière temporaire ; elle n'est pas stockée par les tissus musculaires et ne favorise donc pas l'augmentation de la masse musculaire ; souvent mise en avant par les sportifs elle s'avère être un « masquant médiatique » bien pratique pour dissimuler une prise d'anabolisants et justifier une augmentation suspecte de masse musculaire ;
- les hormones de croissance permettent d'optimiser le rapport poids/puissance musculaire en fonction des disciplines sportives (par exemple, un cycliste cherche à limiter sa prise de poids lors de prises répétés d'hormones de croissance) ;
- la grossesse aurait même été une méthode utilisée par certaines athlètes soviétiques et est-allemandes pour bénéficier du climat hormonal du début de grossesse. Ces jeunes sportives auraient ensuite subi une IVG après l'épreuve. En effet, en début de grossesse la masse sanguine augmente proportionnellement à la quantité globale d'hémoglobine et de plasma sanguin, ce qui aboutit à un meilleur transport d'oxygène par le sang sans modification de l'hématocrite. Les chercheurs ont montré une augmentation de la volémie entre 40-50 % comparée aux femmes non enceintes. Ces auteurs relatent également une augmentation du volume de globules rouges qui cause une diminution d’hématocrite et d’hémoglobine qui peuvent entraîner à leur tours, une anémie de grossesse )et relatent des adaptations inspiratoires dont, des modifications du volume pulmonaire et des mécanismes inspiratoires causées par l’élargissement de l’utérus. Toutefois il n'existe aucune preuve formelle que cette pratique ait réellement existé : la révélation de cette méthode lors d'une interview télévisée en 1994 de la gymnaste russe Olga Karasyova , championne olympique par équipe aux JO de 1968, est en effet démentie par cette gymnaste elle-même qui se bat depuis pour dénoncer ce « mythe des grossesses dopantes » .
Pour améliorer l'oxygénation
Le salbutamol est très utilisé dans tous les sports : environ 70 % des sportifs des JO de Lillehammer, en 1994, avaient un certificat médical qui les autorisait à prendre ce médicament afin de soigner leur asthme (de même que 87 % des sprinteurs aux JO d’Atlanta, alors qu’il n’y a que 2,7 % d’asthmatiques dans la population globale) ; on retrouve les mêmes proportions dans de nombreux autres sports, dont le cyclisme. Elle permet d'améliorer le passage de l'oxygène dans le sang, et donc d'en apporter plus aux muscles.
.Pour accroître la concentration
Amphétamines, alcool, béta-bloquants sont utilisés pour vaincre le stress de la compétition ou augmenter la concentration du sportif, par exemple le propanolol.
Pour se dépasser
C'est dans la classe des narcotiques que l'on trouve les produits pour oublier la douleur, certains produits comme l'héroïne faisaient partie du « pot belge ». Les substances interdites les plus connues sont l'héroïne, la morphine et la méthadone.Pour vaincre la sensation de fatigue :
- les euphorisants (cocaïne, caféine, amphétamines, etc.) ;
- les antalgiques, les analeptiques cardio-respiratoires ;
- l'insuline.
Pour maîtriser le rythme veille-sommeil
L'usage militaire des amphétamines est bien connu, mais cet usage peut aussi être utile dans les disciplines demandant un important maintien de vigilance (Paris-Dakar, course de voile en solitaire…). Ils peuvent être associés aux benzodiazépines pour faciliter le sommeil après l'épreuve.
Pour perdre du poids
Les diurétiques permettent de perdre rapidement du poids par l'urine. Cela est très utile dans les sports où rentre en compte les catégories de poids comme la boxe ou lorsque celui-ci est un handicap (aviron (sport), équitation). Les diurétiques sont également de très bons masquants : ils permettent de diminuer la concentration des produits dopants détectés dans les urines. Mais leur usage n'est pas sans risque : problèmes cardiaques, rénaux, déshydratation, crampes…
Produits masquants
La Ventoline (salbutamol), outre ses vertus dopantes, masque les amphétamines.Le probénécide, utilisé en thérapeutique comme urico-éliminateur, favorise l'élimination de nombreuses substances. Certains grands champions cyclistes (Pedro Delgado, leader du tour de France en 1988) ainsi que Romain Poinsot en 1990 échappèrent à la sanction, car ce produit n'était pas interdit par leur fédération.
De plus, le Propecia, sert également à masquer la prise de stéroïdes. Cependant, sa véritable utilité est d'empêcher la chute de cheveux causée par la calvitie. Il a été prouvé que le gardien de but de la LNH (hockey), José Théodore, en prenait. Il avait cependant une autorisation d'un médecin et de la ligue.
Autres
Certaines drogues sont également considérées d'un point de vue légal comme des produits dopant même si les bénéfices sur les capacités physiques sont nuls. C'est ainsi que certains sportifs sont positifs au contrôle antidopage après avoir fumé du cannabis. Même si la consommation en est interdite aux sportifs pour des raisons morales, leur effet relaxant peut, dans une certaine mesure, être dopant.
Pendant un temps, l'alcool a fait partie de la liste des produits interdits. Aujourd'hui, il n'est plus interdit que dans quelques sports avec un seuil de tolérance : Aéronautique (0,20 g/l), Automobile (0,10 g/l), Boules (0,10 g/l), Karaté (0,10 g/l), Motocyclisme (0,10 g/l), Motonautique (0,30 g/l), Pentathlon moderne (0,10 g/l) pour les épreuves comprenant du tir, Tir à l'arc (0,10 g/l).Conséquences sur la santé
Le dopage met en danger la santé du dopé. Plusieurs coureurs cyclistes qui ont avoué avoir pris de l'EPO, ont raconté que leurs soigneurs les réveillaient la nuit pour leur faire faire de l'exercice. L'objectif est d'éviter un arrêt cardiaque à cause d'un effet secondaire du produit dopant. En effet, l'amélioration de l'oxygénation des muscles s'obtient grâce à une augmentation du nombre des globules rouges, ce qui épaissit le sang. Quand le cœur, au repos, ralentit, le sang devient de moins en moins fluide, et peut arrêter le cœur.
Dans son ouvrage le dopage en question, Jean-François Bourg indique que l'espérance de vie d'un joueur professionnel de football américain ne dépassait pas 55 ans dans les années 1990. Selon le docteur Jean-Pierre de Mondenard, qui a étudié les dossiers médicaux des participants du tour de France depuis 1947, pour les coureurs le risque de décès cardiaque avant 45 ans est cinq fois supérieur à la moyenne.Évolution de la législation antidopage
Novembre 2007 : le Code mondial antidopage prévoit des amendes
Le Code mondial antidopage révisé, officiellement adopté en clôture de la Conférence de Madrid le 17 novembre 2007, prévoit la possibilité d’infliger des sanctions financières aux sportifs convaincus de dopage, selon Richard W. Pound, juriste rédacteur de ce texte. Chaque fédération internationale ou organisation nationale antidopage pourra, au terme de l’article 10.12 du nouveau Code, intégrer dans son règlement la possibilité d’infliger de telles sanctions et leurs modalités. Cependant, les « amendes » ne pourront en aucun cas être « considérées comme une raison de réduire une période de suspension ou une autre sanction » — comme une annulation de résultat —, prévoit la version révisée du Code mondial. L’imposition de sanctions financières était l’une des demandes des sportifs eux-mêmes et du Comité international olympique (CIO).
Janvier 2008 : peine de prison
Sans que cela ne soit directement législatif, mais plutôt une nouveauté jurisprudentielle, un tribunal américain a condamné pour la première fois une sportive à 6 mois de prison ferme, non pas directement pour son dopage illicite, mais pour parjure durant l'enquête dans l'affaire Balco, ainsi qu'au remboursement de 800 000 $ de primes à l'AAF.
Juillet 2011
Alors qu'ils n'étaient plus pratiqués depuis 2006, la Fédération internationale de natation a décidé de réintroduire les contrôles sanguins.
SOURCE: wikipedia
Adrien Habib
Luigi Demarinis
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